Pour être honnête, quand j'ai mis ce site en ligne, j'ai eu pas mal de réactions mais surtout ...
féminines !! J'étais un peu dans l'incompréhension étant donné que ce site s'adresse surtout aux
hommes (même s'il est évident qu'il y a des femmes trop gentilles aussi). La plupart des réactions
masculines que j'ai eu ont été de l'ordre : "J'ai fait le questionnaire, je n'ai que 4 réponses positives
donc tout va bien !" (combien même c'était quelqu'un qui m'avait dit à de multiples reprises qu'il se
considérait comme trop gentil :-)) Néanmoins je me suis aperçu que je n'avais pas pris en compte un
fait psychologique important :
(Cf : D'après Germain Dulac, Docteur en psychologie)
"Les hommes ont souvent de la difficulté à percevoir qu'ils ont un problème - de santé - car l'idée
d'avoir un problème est incompatible avec les rôles masculins. La sociabilisation et les rôles
masculins ne favorisent pas l'expression des sentiments et le contact avec la vie personnelle
intérieure, mais requièrent plutôt la compétence, le succès et la réalisation de soi, la confiance
en soi, l'agressivité, l'audace et la témérité. C'est pourquoi, un homme n'admet avoir un problème
qu'après une longue période pendant laquelle il ne reconnaît pas les symptômes, aussi sérieux
soient-ils."
Pour l'homme, être un homme signifie être autonome. Demander de l'aide et admettre que l'on a un
problème sont des aveux de faiblesse, d'incompétence, d'impuissance ou d'absence de puissance,
c-a-d. de virilité. L'homme valorise l'indépendance, au détriment des interrelations, alors que la
femme valorise la relation souvent au détriment de son indépendance.
Voilà c'est un fait : les hommes ont souvent du mal à admettre qu'ils ont un problème. En même temps,
pouvons-nous leur reprocher ? On nous a tellement appris à être fort, à ne pas laisser transparaître
nos sentiments (ne pas pleurer par exemple), à nous débrouiller tout seul, à être autonome, que
reconnaître que nous avons un problème est pour nous un aveu de faiblesse.
Ne sommes-nous pas censés être le sexe fort ? Les hommes ne sont-ils pas censés ne pas avoir de
problèmes et tout gérer par eux-mêmes ? Demander de l'aide et accepter que nous en ayons besoin,
revient à dire que nous ne sommes pas capables de s'en sortir par nous-mêmes et que donc nous ne
sommes pas des hommes.
Pour appuyer cet état de fait, penchons-nous sur un sujet politiquement incorrect : "les
hommes battus". Combien d'entre-vous ont déjà lu, entendu ou vu un reportage sur les hommes
battus ? Certainement très peu... On admet pas qu'un homme puisse être battu par une femme. Pourtant
les statistiques prouvent que ce phénomène est en augmentation. Les femmes battues, nous avons
tous entendus parler, mais les hommes battus non. Je me permets de citer là un extrait du livre
de Yvon Dallaire "
Homme. Et fier de
l'être" pour appuyer cet état de fait.
[Début de l'extrait]
"L'idée de la violence féminine à l'endroit des hommes est difficile à accepter car elle va à
l'encontre du stéréotype de la "faible femme sans défense" que l'homme se doit de protéger.
C'est pourquoi les féministes ont développé le "syndrome de la femme battue" qu'elles utilisent
à profusion pour déclarer que toute violence féminine ne peut être que de la légitime défense.
Comment une "faible femme" pourrait-elle être l'initiatrice de comportements violents envers son
conjoint, fort et plein de muscles ? Entretenir le mythe de la "faible femme victime du gros
méchant loup" manifeste non seulement une attitude violente et méprisante envers les femmes,
mais c'est aussi faire fi des réalités statistiques.
Pourquoi les hommes n'en parlent pas.
Il existe plusieurs raisons au fait que tant d'hommes refusent d'admettre qu'ils ont été victimes
de brutalité de la part de leur partenaire. Les hommes sont censés être forts et capables de
régler leurs problèmes seuls. Ils ont donc peur d'être tournés en ridicule et ils ont raison si
l'on se fie aux vaudevilles et aux bandes dessinées. Toutes les institutions (services
communautaires, police, groupes de femmes...) et beaucoup d'intervenants (médecins, psychologues,
travailleurs sociaux) minimisent ou nient la violence faite aux hommes : pourquoi porter plainte
si l'on sait d'avance que l'on ne sera pas cru. Ou se faire dire qu'ils doivent sûrement avoir
fait quelque chose de grave pour mériter un tel traitement de la part de leur partenaire.
Certains hommes battus, tout comme les femmes hystériques de Freud, occultent l'expérience
violente. D'autres la rationalisent ou la banalisent. Quelques-uns ont peurs de passer pour des
fous.
Mais la raison sous-jacente à toutes ces raisons, c'est la
honte. L'homme battu éprouve de
la honte, son image est détruite, son identité réduite en pièces.
Cet homme ne peut être
fier de lui. Et, contrairement aux femmes qui malgré leur culpabilité, peuvent compter sur
des ressources communautaires, l'homme, lui, se retrouve seul, sans support de sa communauté.
La déresponsabilisation de la femme lui facilite probablement l'aveu de la violence subie, la
culpabilisation de l'homme l'en empêche. L'homme battu et l'homme violent, à moins d'être un
psychopathe ou sociopathe, ont honte d'eux-mêmes et se sentent coupables. Ils sont dépassés par
les évènements. La femme violente, par contre, peut ressentir de la fierté à avoir battu plus
fort qu'elle. Et la société ne la dénigre pas, elle cherche plutôt à la comprendre et à l'excuser,
compatissant souvent à son sort."
[Fin de l'extrait]
De la même manière, admettre que l'on est un chic type, c'est admettre que l'on a un problème et
c'est avoir honte. C'est aussi se sentir coupable de ne pas être celui qu'on aurait dû être.
Honte et culpabilisation, ce sont les 2 premiers sentiments qui empêchent le début de la guérison.
Alors plutôt que de l'admettre, on préfère bien souvent se réfugier et fuir cette réalité.
Certains se réfugieront dans l'alcool, d'autres dans la drogue, d'autres encore préfèreront de
se contenter d'une vie sans intérêt et sans passion... Comme disait Diderot : "Il n'est pas de pire
aveugle que celui qui ne veut voir". Ça demande du courage de se remettre en question et de
réfléchir sur soi. Ça demande du courage d'affronter ses peurs. Ça demande du courage de choisir
la vie que l'on désire vraiment.
Il faut bien garder à l'esprit, que l'on n'a pas choisi son enfance, ni ses parents et par
analogie on n'a pas choisi d'être un chic type. Comment pourrait-on se culpabiliser et avoir
honte de choses dont on n’a pas eu le choix ? C'est comme si une personne née handicapée se
culpabilisait d'être handicapée : lui a-t-on seulement donné le choix ?
De la même manière qu'un petit garçon qui est devenu un chic type ne l'a pas choisi. A-t-il
choisi d'avoir un père absent ou "mauvais" ? A-t-il choisi d'avoir une mère dépendante,
dépressive, possessive ou encore autoritaire ? A-t-il choisi de vivre à une époque où le féminisme
prône partout qu'il ne fait pas bon d'être un homme ? A-t-il choisi son éducation ? NON. Il
n'a pas eu le choix et a dû faire avec. Par contre découvrir que l'on est un chic type et ne
rien faire en conséquence est un choix. Ne rien faire est un choix.
Alors si vous sentez au fond de vous-même que vous souffrez des symptômes décrits sur ce site
(et dans le livre), ne fermez pas les yeux, acceptez-le. Ne faites pas semblant de l'ignorer et
ne cultivez pas non plus l'illusion que tout s'arrangera avec le temps car ce n'est pas le cas. C'est
comme si un fumeur imaginait qu'il se réveillerait un jour avec l'envie de ne plus
fumer et qu'il arrêterait en conséquence, sans efforts et sans souffrances. Vous en connaissez beaucoup de fumeurs qui ont
arrêté de cette manière ? Non se sortir de la cigarette est un combat qui demande la patience
et des efforts, et de la même manière ne plus être un chic type est un combat aussi. Un combat
contre soi-même que ni le temps ni les autres ne peuvent faire à votre place.
Certains cultivent aussi l'illusion que quelque chose d'extérieur les sortira de leur état :
une femme, un travail, des amis, des enfants, la fortune... Soit peut-être serez-vous heureux
pendant un certain laps de temps, mais qu'est-ce qui vous garantit que vous garderez votre
emploi ? Que votre femme ne vous quittera pas ? Que vous ne ferez pas faillite ? Que vos amis
resteront toujours vos amis ? Le seul point commun à toutes ces situations, c'est vous. ça a
toujours été vous, et ça restera vous. Donc compter sur l'extérieur pour vous rendre heureux et
mieux dans votre peau est une illusion.
Peut-être aussi que certains se disent que ce n'est pas le bon moment, qu'ils ont d'abord
d'autres choses à faire, qu'ils feront tout cela plus tard quand tout ira mieux. Dites-vous bien
que le bon moment c'est maintenant. Dans une semaine, dans un mois, dans un an ou même dans 10ans,
vous aurez certainement d'autres préoccupations et vous remettrez encore ça à plus tard, ce qui est le meilleur
moyen de ne rien faire et de ne rien commencer (d'ailleurs on appelle ça la procrastination :
remettre au lendemain ce qu'on peut faire le jour même). Gardez à l'esprit que l'on a qu'une
seule vie et que demain, il sera peut-être trop tard. C'est votre présent qui conditionnera votre
futur et non l'inverse.
Alors maintenant vous avez le choix, si vous êtes un homme et qu'après avoir répondu à ce
questionnaire sur les chics
types, vous vous apercevez qu'il est probable que vous souffriez de ce syndrome (ou que tout
simplement vous voulez vous améliorer), je vous encourage à enfin franchir le pas et à vous lancer
à la reconquête de vous-même et de votre vie. Participez au
forum, faites part de vos impressions,
de vos progrès, de vos doutes, de vos difficultés.
Ou vous pouvez tout aussi bien décider de ne rien faire et de passer votre chemin. Ce choix
n'appartient qu'à vous et personne ne vous en tiendra rigueur, à part peut-être vous même...
Si vous voulez à vous lancer, commencez par
consulter le programme du livre.
Et rappelez-vous que :
CE QU'UN HOMME PEUT FAIRE, TOUS LES AUTRES HOMMES PEUVENT LE FAIRE.